V-Ray débarque officiellement sur Blender
- Mis à jour le : 15 août, 2025
Le logiciel libre gagne encore du terrain face aux géants payants
V-Ray, vous en avez peut-être déjà entendu parler : c’est l’un des moteurs de rendu les plus utilisés dans le monde de l’architecture et du design 3D. Un standard de l’industrie, reconnu pour sa qualité d’image et sa fiabilité. La bonne nouvelle ? V-Ray devient enfin officiellement compatible avec Blender.
Jusqu’à présent, pour utiliser V-Ray, vous deviez passer par 3ds Max, Maya ou SketchUp. Dorénavant, ce n’est plus le cas.
Et ce n’est pas tout : Chaos, l’entreprise qui développe V-Ray, a également décidé de soutenir Blender en rejoignant le Blender Development Fund, à hauteur de 30 000 € par an. Une preuve de plus que Blender n’est plus perçu comme un outsider, mais comme une plateforme qui compte — même dans les sphères les plus professionnelles.
Alors oui, vu comme ça, ça peut sembler technique. Mais en réalité, c’est un vrai tournant : si vous utilisez Blender pour vos rendus — que ce soit pour de l’archi, du produit ou du visuel stylisé — vous pouvez désormais accéder à un moteur de rendu qui fait référence depuis plus de 20 ans. Et ça, c’est une excellente nouvelle.
Dans cet article, on revient sur l’essentiel : qui est derrière V-Ray, comment il s’intègre dans Blender, pourquoi c’est une étape importante, et ce qu’on peut espérer pour la suite.
Sommaire

Chaos, l’éditeur derrière V-Ray

Si vous travaillez dans l’architecture ou la 3D depuis un moment, le nom V-Ray vous dit sûrement quelque chose. C’est un moteur de rendu largement adopté par les pros, notamment en visualisation architecturale. Il est développé par Chaos, une entreprise bulgare qui s’est imposée comme un poids lourd dans le domaine des outils de visualisation.
Chaos, ce n’est pas seulement V-Ray : ils sont aussi derrière Corona Renderer, Phoenix (pour les fluides), Chaos Vantage (rendu temps réel) et même leur propre cloud. Mais leur star incontestée, c’est bien V-Ray, utilisé dans des milliers de projets — du design produit à la visualisation architecturale haut de gamme, en passant par les effets spéciaux au cinéma.
Historiquement, V-Ray est surtout connu pour son intégration avec 3ds Max, un combo quasi incontournable en visualisation architecturale — aussi appelée archviz.
C’est même devenu un standard dans ce domaine : quand on parle de rendu réaliste en architecture, beaucoup pensent d’abord à 3ds Max + V-Ray. Mais depuis quelques années, Chaos a commencé à ouvrir ses outils à d’autres logiciels, dont Maya, SketchUp, Rhino… et maintenant Blender.
Comment avoir accès à V-Ray dans Blender ?
1. V-Ray ne fait pas partie de Blender par défaut
Contrairement à ce que certains pourraient penser, V-Ray ne devient pas un moteur de rendu intégré à Blender, comme le sont Cycles ou Eevee. Vous ne le trouverez pas dans Blender par défaut après installation.
En réalité, V-Ray fonctionne comme un moteur externe. Il s’installe via un plugin officiel développé par Chaos, que vous pouvez télécharger à part. C’est un peu comme installer Octane, Redshift ou Renderman : vous ajoutez un moteur de rendu tiers qui vient se greffer à Blender pour élargir vos options de rendu.
2. Un moteur externe, mais parfaitement intégré à Blender
Même si ce n’est pas « natif », l’intégration de V-Ray dans Blender est très poussée. Vous pouvez :
- utiliser les shaders classiques de Blender (comme le Principled BSDF),
- travailler avec les nodes, grâce à un éditeur de nœuds V-Ray intégré,
- accéder à la bibliothèque d’assets Cosmos (plus de 5 600 modèles et matériaux prêts à l’emploi),
- faire du rendering dans le Viewport, en temps réel (CPU, GPU ou hybride),
- utiliser les fonctions de post-processing,
- ou encore le cloud rendering de Chaos pour déléguer vos rendus en ligne.
En clair, V-Ray ne vient pas juste « s’ajouter » à Blender, il s’y intègre proprement, ce qui en fait une solution viable au quotidien, même pour les pros.
3. Combien coûte V-Ray pour Blender ?
Pour utiliser V-Ray dans Blender, il vous faut une licence payante. Deux options s’offrent à vous :
- Si vous avez déjà un abonnement V-Ray pour un autre logiciel (3ds Max, Maya…), vous pouvez l’utiliser aussi dans Blender.
- Sinon, il existe une licence dédiée à Blender : elle coûte 14,75 € par mois, soit 177 € par an.
Alors oui, après des années de gratuité totale avec Cycles et Eevee, l’addition peut piquer un peu. Mais si vous facturez vos rendus ou que vous cherchez une finition ultra-professionnelle, l’investissement peut vite se justifier.
Blender entre un peu plus dans la cour des grands
Vous l’aurez compris, l’arrivée officielle de V-Ray dans l’écosystème Blender n’est pas juste une nouveauté technique : c’est une réelle avancée pour l’image de Blender dans le monde professionnel. Pendant longtemps, il a été vu comme un logiciel « gratuit mais pas fait pour les studios ». Ce genre d’idée reçue est de moins en moins tenable, et ce partenariat avec Chaos le prouve une fois de plus.
Le fait que V-Ray soit désormais pleinement supporté sur Blender renforce la crédibilité du logiciel auprès des professionnels, notamment dans la visualisation architecturale, la pub ou les effets spéciaux. C’est aussi une bonne nouvelle pour les studios qui utilisent déjà V-Ray avec 3ds Max ou Maya : ils peuvent intégrer Blender plus facilement dans leur workflow, sans changer leurs habitudes côté rendu.
Autre point fort : Chaos ne s’est pas contenté de publier un plugin. Ils ont également rejoint le Blender Development Fund en tant que sponsor Gold. En clair, ils ne font pas que proposer leur moteur : ils participent aussi au financement de Blender lui-même. Et ça, pour un éditeur commercial de ce niveau, ce n’est pas anodin.
Et si Corona suivait ?
Ce qui rend cette annonce encore plus intéressante ? Chaos est aussi propriétaire de Corona Renderer, un autre moteur de rendu très apprécié — notamment pour sa simplicité et sa qualité d’image en visualisation architecturale.
Pour l’instant, Corona n’est pas disponible pour Blender. Mais avec l’arrivée officielle de V-Ray et le rapprochement entre Chaos et la fondation Blender, certains espèrent que Corona pourrait suivre le même chemin. Et si ça arrive, ce serait un gros changement dans le paysage actuel.
Pourquoi ? Parce que 3ds Max est aujourd’hui la plateforme principale utilisée pour les rendus archviz, souvent avec V-Ray ou Corona. Mais si Blender devient compatible avec les deux, il pourrait rapidement devenir une vraie alternative gratuite et complète pour les artistes qui travaillent dans ce domaine.
Bref, on n’y est pas encore, mais le terrain est prêt. Et après cette première étape avec V-Ray, l’idée de voir débarquer Corona dans Blender n’a jamais été aussi crédible.

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À propos de l’auteur
Diplômé d’un master en informatique, j’ai adopté Blender comme mon terrain de jeu favori depuis 4 ans. Quand je ne suis pas en train d’explorer Blender ou de regretter mes années Xbox, je tente d’apprendre l’italien à Turin. Et, spoiler : la 3D, c’est plus facile !